La série des livres de Noël

Décembre étant la période où le Père Noel rentre dans l’arène (non, pas dans la renne, un peu de retenue) et s’apprête à devenir le roi de la livraison de cadeaux, je me suis dis qu’un peu d’aide pour finir votre liste serait la bienvenue.

Des idées différentes de la dernière fois (voir article ici), puisqu’on s’intéresse cette fois à des livres dédiés à l’univers sériesque. Cette idée, saugrenue pour certains (ou Saupiquet pour d’autres qui essayent de noyer le poisson), m’est venue de Joe. Alors que j’étais dans le taxi, le son de la radio s’éleva tout d’un coup pour devenir Uber fort. Joe m’avoua alors qu’il était un peu trop Depp-épand de la musique française et que la prochaine chanson était sa préférée. M’attendant peut être à Lily Rose des Bois and the Prick, quelle fut ma surprise quand 10 secondes plus tard, Vanessa Paradis commençait son couplet : « Il y a là la littérature … ». Comme quoi, une idée d’article, ça peut ne tenir qu’un à fil, en soit.

Ni une ni deux (et finalement ni trois, soleil), je me suis empressé de sélectionner 4 ouvrages intéressants pour toi, lecteur adoré :

SOAP – (Soap Editions) – 16,90€ l’unité

Soap est un mook (mot mélangeant les termes anglais « magazine » et « book »). Sous des formes diverses et variées – que ce soient des articles / lettres / interviews / bilans / reportages / dossiers spéciaux ou autres, oui la liste est longue et c’est plutôt plaisant ! – ce magazivre (je la tente à la française) s’adresse bien évidemment aux amateurs de séries TV mais aussi aux amoureux de la culture. L’originalité des angles journalistiques – du premier au 90ème degrés certes, mais toujours droit dans ses bottes – et la diversité des séries traitées en font un objet assez rafraîchissant. Maîtrisant le temps et l’espace à la Hiro Nakamura, ce collectif d’auteurs (majoritairement journalistes et bloggers spécialisés) n’hésite pas à aborder les séries les plus anciennes et/ou les plus exotiques. Pour ne rien gâcher, le livre est soigneusement illustré et son format « mook » vraiment adapté (qu’on soit un lecteur assidu ou occasionnel, assis dans son fauteuil ou dans les transports en commun, on peut l’emporter partout !).

Le 3ème tome du mook est sortie en cette fin d’année 2015. Les deux autres sont encore en vente.

Des hommes tourmentés – Brett Martin (Edition de la Martinière) – 23€

Le début des années 2000 marque l’apparition d’un age d’or pour les séries télé. Comment ces dernières, jusqu’alors présentées comme sans grand intérêt, sont parvenues à se hisser en haut de l’échelle et devenir des objets culturels reconnus ? Brett Martin nous plonge dans cette révolution, à travers l’apparition de personnages parfois immoraux, souvent faillibles, que sont ces antihéros charismatiques nommés Tony Soprano, Walter White ou Don Draper. Derrière ces figures fictives devenues des classiques se cachent des acteurs (dont le grand James Gandolfini) et des créateurs de talent – Matthew Weiner, Alan Ball ou la triplette des David (Chase / Simon / Milch).

Pourquoi ces séries coup de poing ont changé le paysage audiovisuel américain en quelques années ? Quelles sont leurs inspirations ? L’auteur livre un ouvrage ultra documenté et bourré d’anecdotes, nous faisant voyager à l’intérieur du processus de création souvent chaotique des grandes séries télévisées que peuvent être Les Sopranos, The Wire ou autre Deadwood.

Un must-read pour tout les amateurs de série.

Si vous aimez les séries, ce livre est pour vous – Charlotte Blum (Édition de la Martinière) – 29,9€

Les séries TV prennent une place de plus en plus importante dans la culture d’aujourd’hui. Mais face au nombre faramineux de productions en cours, qui s’ajoutent aux classiques du passé, difficile de s’y retrouver. Spécialiste des séries TV, l’auteure Charlotte Blum commence son ouvrage par LA question que beaucoup de monde pose à un fan de fiction télévisuelle : »Et toi, tu me conseilles de regarder quoi comme série ? ». Si la personne qui interroge s’attend à une réponse toute faite, il est difficile de concevoir une série que tout le monde aime. Plutôt que de faire une liste sans queue ni tête de 15/20 éléments télévisuels, l’ouvrage « Si vous aimez les séries, ce livre est pour vous » offre des réponses à ceux qui ont besoin d’aide ou d’idées sur leur visionnage. Articulé autours de quelques séries phares, le livre se décline alors autours de ce que l’on recherche : recherchez vous plutôt un personnage principal charismatique ou une série chorale ? Une mise en scène lente mais soignée ou de l’action en veux tu en voilà ? De l’humour débile ou un peu plus réfléchi ?

Difficile de ne pas trouver son bonheur dans ce livre, que l’on soit un geek des séries ou un amateur curieux. Bien illustré, « Si vous aimez …  » contient également un lexique du vocabulaire sériesque et des liens utiles. Un ouvrage tout public, très complet et facile d’accès.

Deux petits bémols : des petits risques de spoiler involontaires et un ensemble de séries uniquement anglo-américaine.

Baltimore – David Simon (Edition Sonatine) – 23€

Avant de créer The Corner, The Wire ou Show Me A Hero, David Simon était journaliste à Baltimore. Durant un an, il a reçu l’autorisation d’intégrer en observateur la vie de la brigade criminelle de cette ville du Maryland. Ce témoignage reste quelque peu unique, puisqu’il est très difficile de se voir accorder ce « privilège », particulièrement durant une période aussi longue. On découvre alors la vie chaotique des inspecteurs, où le professionnel déteint sur le privé, et vice versa. Une ambiance pas toujours saine entre collègues, une liste d’affaires qui ne fait qu’augmenter, comme si le meurtre devenait banal, des moyens humains et matériels qui eux ne font que diminuer … Si la plupart des films ou séries donnent envie de devenir policier (qui n’a jamais rêvé de devenir John McLane), la lecture de ce livre nous persuaderait presque de tout faire sauf ce métier. Et pourtant, ces enquêteurs, finalement très loin d’être parfaits, persistent à faire du mieux qu’ils peuvent et continuent leur lutte contre le crime. Simon retranscrit leurs interactions et leurs états d’âme avec une telle facilité qu’on se croirait au milieu des bureaux du commissariat ou en planque avec eux. Si les policiers prennent une place importante dans l’histoire, c’est aussi tout l’environnement de Baltimore qui rentre en ligne de mire et en prend pour son grade. Comme dans The Wire, Simon n’hésite pas à montrer les errements de l’administration (qu’elle soit municipale ou étatique) ou des journalistes face à la montée en puissance de la criminalité.

Baltimore est une œuvre magistrale, qu’on soit ou non un fan de The Wire. Passionnante de bout en bout, elle demande cependant un certain investissement de part ces 900 pages et quelques. Pour éventuellement vous plonger par la suite dans The Corner, en immersion cette fois du côté du marché de la drogue.

 

Sea, sex and séries : les nouveautés de l’été 2015

Nous sommes  le 19 Septembre, les tongs sont rangées, les vacances un lointain souvenir, Joe dessine en attendant l’été indien pendant que Claude et Richard co-chantent la mélodie qu’ils ont appris aux jolies colonies de vacances. Rien n’est plus pareil à distance : Claude, au téléphone, pleure en écoutant Richard se plaindre d’avoir attraper un coup d’soleil …

Tout ça pour dire qu’à défaut d’un véritable tube de l’été en musique cette année, il y en a eu plusieurs du côté des séries !

Mr Robot (diffusée sur USA Network. 10 épisodes. Format 50 minutes)

Dépressif et mal à l’aise lorsqu’il s’agit d’interagir avec d’autres humains, Elliot Alderson occupe une place d’ingénieur spécialisé dans la sécurité informatique chez Allsafe Security le jour et se transforme en hacker la nuit. Ses activités nocturnes consistent principalement à fouiner dans la vie des gens et à en faire ressortir leurs penchants illégaux/immoraux, qui vont de la « simple » infidélité d’un mari (coucou Ashley Madison) à des crimes plus grave, type trafic de drogue ou création de site pédophile.
Elliot se prend donc pour un justicier en herbe jusqu’à sa rencontre avec Mr Robot, leader du groupuscule anarchiste Fsociety. Ce mystérieux personnage voudrait profiter des compétences techniques d’Elliot pour anéantir les infrastructures d’E(vil) Corp, le plus gros conglomérat de la planète, ainsi que celles d’autres sociétés dans le but d’annuler les dettes de la population mondiale …

Dans une ambiance qui rappelle parfois Fight Club, la série reste toutefois unique dans son genre. Un scénario fort, un casting sans tête d’affiche mais très bien choisi (dont Rami Malek en personnage principal, qui était pour moi inconnu au bataillon mais qui crève l’écran !), une bande son soignée.. Mr Robot est la grosse clakasse dans la gueule de l’été !

Unreal (diffusée sur Lifetime. 10 épisodes. Format 42 minutes)

Unreal nous entraîne dans l’envers du décor d’une télé réalité fictive baptisée Everlasting. Ce programme ressemble très fortement au Bachelor, dans lequel un célibataire ayant une (très) bonne situation cherche à conquérir l’âme soeur parmi une douzaine de prétendantes. C’est dans les coulisses de ce show que l’on découvre l’héroïne principale, Rachel Goldberg. En coulisse, Rachel est chargée de manipuler au mieux les candidats pour avoir des séquences digne de ce nom, permettant ainsi d’attirer et de tenir en haleine les téléspectateurs. Tous les coups sont bons pour créer de la « Good TV » au sens de Quinn King, productrice de l’émission et mentor de Rachel. Avec une bonne dose de mensonges et de manipulations, un chouilla de mise en scène programmée et un bon montage, Everlasting se doit d’avoir son lot quotidien de drames …

On savait les télé-réalité bien « produite » , pour ne pas dire truquée. Unreal va dans ce sens et nous propose un regard très critique et dérangeant de ce type de programme. Pleine d’humour noir, la série aborde aussi au passage différents thèmes de société (anorexie, sexe avant le mariage, volonté d’une gloire éphémère) et n’oublie pas de nous tenir en haleine avec une réalisation légèrement « soapesque ». C’est ça, la Good TV.

Narcos (diffusée sur Netflix. 10 épisodes. Format 50 minutes)

Je n’attendais rien de Narcos, la nouvelle création originale Netflix, Et pourtant … Même si Richard Martine (ou Ricky Martin en VO) n’est pas au casting, il n’empêche que la vida loca de Pablito Escobar reste un bon point de départ pour une série. Avec son rythme sur vitaminé – on ne voit pas passer les 50 minutes – et un côté addictif prononcé – amateur de binge watching, un bon weekend devrait suffire –, Narcos est .. une drogue ! Et une transition facile, une ! Car oui, ça tombe plutôt bien, la drogue est logiquement le point de départ de l’aventure : au commerce de poudre blanche viendra s’agrémenter par la suite une période portée sur la politique et une autre sur ses penchants terroristes. Forcément, les mauvaises actions de Don Pablo de la Vega éveillent rapidement l’intérêt des autorités policières américaines et colombiennes (brigado jefe, pero agento de la paz avant todo). Cette chasse à l’homme côté lumineux de la force se centre sur 3 personnages principaux : un militaire colombien et 2 agents de la DEA (donc Pedro Pascal, le Oberyn de Game of Trones mais avec des yeux cette fois).

Drogue, fusillades, politique, amour, soleil : il y en a pour tout le monde et vous apprendrez pas mal de chose sur l’histoire d’un des plus grands barons du siècle dernier. Una seria de puta madre !

Show Me A Hero (diffusée sur HBO. 6 épisodes. Format 55 minutes)

Le retour de David Simon (The Wire, Treme) sur HBO était forcément un mini événement en soi sur la planète série. Et on est pas déçu du résultat ! Show me a Hero (expression tirée d’un roman de Fitzgerald) dépeint une période compliquée et pas franchement reluisante de la ville de Yonkers, dans l’état de New York. Après des années de procédures juridiques, la municipalité se voit forcée de créer de nombreux logements sociaux pour lutter contre la ségrégation dans des quartiers de la ville un peu plus bourgeois. On est dans les années 70/80, et les W.A.S.P. ne voit pas d’un bon pied bon œil l’arrivée d’une communauté majoritairement composée d’afro-américains et d’hispaniques. C’est dans ces conditions difficiles qu’arrive Nicholas Wasicsko (formidablement porté par Oscar Isaac) au poste de maire de Yonkers. Ce dernier, quasi débutant dans le monde de la politique, a la lourde tache de faire passer tant bien que mal une décision de justice décriée par ses électeurs en lançant la construction de deux cents logements sociaux…

On retrouve des thèmes chers à Simon : le milieu urbain, le vivre ensemble et la politique. La série se penche sur 3 milieux différents malgré tout confrontés aux mêmes événements. D’abord le côté politique avec les espoirs / déboires du maire, les guerres internes au sein du conseil municipal et les périodes éprouvantes de réélection. Comme à son habitude (The Corner, Treme), David Simon explore aussi la vision et le quotidien des minorités en attente de ces logements. et l’insistance de la population propriétaire blanche refusant le mélange (avec le célèbre slogan « Not in my backyard »). Si l’histoire se passe dans les années 70/80, elle reste facilement transposable au monde d’aujourd’hui (avec les tristes événements de Ferguson par exemple).

Show Me a Hero demande un certain investissement cérébral : c’est réfléchi et parfois un peu lent, mais terriblement efficace.

Ballers / The Brink (diffusée sur HBO. 10 épisodes. Format 25 minutes)

On finit sur une touche plus légère, avec deux séries assez funky. Ballers est un Entourage-like dans le monde du football américain. On suit Dwayne – The Rock – Johnson dans son personnage de Spencer Strasmor, ancien joueur de NFL reconverti dans la gestion de patrimoine. Profitant de ses relations dans le sport-business, Spencer tente de lancer sa nouvelle carrière en signant les plus grosses stars du ballon ovale. Fêtes gigantesques, belles voitures, villas de rêve, plage, bikini, sport, drogue : voilà en quelques mots ce que vous trouverez dans Ballers. Sans être la série de l’année, elle reste divertissante.

Les comédies politiques se font un peu rare (exceptée la génialissime Veep) et c’est dans ce genre que The Brink s’insère en douceur. Alors que la situation au Moyen Orient est sur le point de s’enflammer et que tous les pays menacent d’une action nucléaire, la série s’arrête sur 3 personnages clés qui, de part leurs positions, sont en plein cœur du conflit. il s’agit du secrétaire d’Etat américain Walter Larson (Tim Robbins), d’un délégué à l’ambassade américaine d’Islamabad Alex Talbot (Jack Black) ainsi qu’un pilote de l’US Air Force, Zeke Tilson. Si l’on connaît beaucoup plus Tim Robbins et Jack Black, c’est pourtant Pablo Schreiber qui fait mourir de rire dans des scènes qui rappellent Hot Shot premier du nom. Si le scénario n’est pas fou-fou sur les premiers épisodes, tout s’emballe à partir de la mi-saison. De l’humour pas très fin mais qui fonctionne  !

Les nouveautés séries 2014 / 2015 . Part 2/2

Le soleil revient, les températures augmentent et affolent les thermomètres, remplis au mercure, non pas au chrome. Voilà que j’avais à peine panser cette plaie de Heroes (enfin de son retour sous la forme de spin off) qu’on nous annonce une saison inédite de Prison Break l’an prochain. La qualité des dernières saisons laissant franchement à désirer, fallait-il en plus prendre le risque de voir débarquer une nouvelle chanson de Faf Larage ?
Revenons tout de même au présent article, puisqu’il y a maintenant 3 mois, je vous présentais quelques nouveautés apparues entre septembre et décembre 2014. Ce début d’année 2015 a apporté quelques petites séries fort sympathiques.

Quelles sont donc ces shows à rattraper pendant la petite accalmie sérielle de l’été ?

Empire :

J’avais parlé de la série lors de mon article sur les upfronts 2014. Il y avait un potentiel, mais restait à savoir si le public allait suivre. 3 mois après la fin de la première saison, les faits sont là : c’est un CARTON plein ! En moyenne, 13 millions d’américains (et plus de 17 millions sur l’épisode final) ont suivi les mésaventures du clan Lyon. Lucious , le chef de famille (interprété par Terrence Howard) , est une ancienne star de hip-hop devenu l’un des plus gros producteurs du monde de la musique avec son label Empire. Atteint d’une maladie dégénérative, il n’a d’autre choix que de désigner rapidement son successeur parmi ses 3 fils : Jamal et Hakeem – qui comme leur père sont des artistes au fort potentiel – et Andre, beaucoup plus porté sur le monde des affaires. Un choix difficile à faire pour Lucious, d’autant que son ex-femme Cookie, co-fondatrice du label, sort tout juste de prison après plus de 15 ans passés derrière les barreaux et entend bien avoir elle aussi sa part du gâteau. Tout ce beau monde va donc devoir se battre pour prendre la tête de l’Empire.
Concrètement, Empire est un soap ( = mélodrame, comme PBLV si l’on prend un exemple français), qui use (voir abuse) des codes de ce genre de série : romances, tromperies, secrets de familles et cliffhangers à chaque fin d’épisode. On aime ou on déteste, mais Empire le fait de manière diablement efficace, à tel point que c’est devenu quasi addictif pour moi.
En gros points positifs, on notera la BO de très bonne facture (à tel point que l’album s’est classé n° 1 dans les charts américains, devançant Madonna)

et le personnage de Cookie Lyon (la fabuleuse Taraji P. Henson, vue notamment dans Person of Interest), qui est déjà en train de devenir culte.

– Better Call Saul

Après le succès planétaire de Breaking Bad, quoi de plus naturel de lancer un spin off ? C’est Saul Goodman, l’avocat de Walter White, qui a été choisi pour le développement de cette série dérivée. Une décision logique puisque le personnage avait gagné la sympathie du public, et son passé énigmatique donnait de quoi faire aux scénaristes. Better Call Saul n’est pas QUE le spin off de Breaking Bad même si bien sûr, on note rapidement des ressemblances avec celle-ci, et les scénaristes ne se sont pas privés de faire des références plus ou moins visibles. C’est une série de qualité, qui mérite vraiment le coup d’œil, même si l’on a jamais vu Breaking Bad. Reste à savoir si le public continuera de porter un intérêt à cet avocat véreux, les audiences ayant considérablement diminuées au fil de la saison.

– Daredevil :

On pouvait avoir des doutes : après la sombre bouse que représentait le film du même nom, fallait-il vraiment revoir ce héros de comics sur les écrans ? Et bien oui ! Netflix a réussit son pari. Bien évidemment, aimer le super héros est un plus. Il n’en reste pas moins que la série est de très bonne qualité, avec un personnage principal double face : le jour, un Matt Murdock, avocat en civil, don juan aveugle au ton calme et à l’esprit mesuré qui une fois la nuit tombée se place en héros violent et acharné dans sa quête. Ambiance très sombre limite glauque, Daredevil se pose dans les meilleures adaptations d’un comic à l’écran. De là à presque réussir à nous faire oublier la nullité du film.

– Togetherness :

LA nouveauté HBO de ce début d’année 2015. Si suivre le quotidien de 4 quadragénaires somme toute normaux n’est pas l’idée du siècle, Togetherness le fait avec une telle poésie qu’il faut l’avoir vu. Cette comédie, pas si romantique que ça, fait passer le téléspectateur du rire aux larmes, aidé par un casting d’une très grande justesse.

– Unbreakable Kimmy Schmidt :

Netflix dégainait début mars sa nouvelle comédie, créée par Tina Fey (30 Rock), et c’est une réussite. Kimmy Schmidt fait partit d’un groupe de 5 filles qui adolescentes ont été kidnappées par le gourou d’une secte croyant à l’Apocalypse. Après 15 années passées sous terre dans un bunker, elles sont enfin libérées. Si les 4 autres décident de rester vivre dans leur campagne natale, Kimmy souhaite profiter de ce nouveau monde qui s’offre à elle et part à la découverte de New-York. Insouciante, naïve et pleine de joie de vivre, elle emménage avec Tituss, un personnage haut en couleur qui se dit artiste, et va par hasard décrocher un job chez Jaqueline Voorhes, stéréotype même de la bourgeoise qui profite de l’argent de son mari.
Ellie Kemper habite son personnage et ne fait rien d’autre que de donner de la joie de vivre et apporte une certaine fraîcheur par rapport aux autres comédies. La série propose également une palette de personnages loufoques, qui jouent énormément sur les clichés et l’absurde. Ce n’est pas la comédie de l’année, mais elle se différencie largement de tout ce qu’on peut avoir à l’antenne. Avec pour l’instant seulement 13 épisodes de 20 minutes, Unbreakable Kimmy Schmidt a déjà réussi à rendre culte un gimmick (« Pinot Noir ! »). Et franchement, rien que pour le générique, vous devriez jeter un coup d’œil.

– Lip Sync Battle :

Certes, ce n’est pas une série à proprement parler. Mais c’est un show. Et c’est à voir. Après plusieurs passages chez l’immense Jimmy Fallon, ce jeu du Lip Sync Battle a eu droit à sa propre émission sur la chaîne Spike. Présentée par LL Cool J, l’émission réunit toutes les semaines deux stars, qui en deux manches, vont se défier à chanter des morceaux … en playback. Ça peut paraître ridicule dit comme ça, mais voir par exemple Dwayne ‘The Rock’ Johnson « chanté » Stayin’ Alive en costume, c’est à mourir de rire. Les stars sont bien présentes(Anna Kendrick, Anna Hathaway, Mike Tyson et autres), sont à fond dans le jeu et pleines d’autodérision. Cette première saison de 10 épisodes est très très bonne et divertie de la meilleure des manières. Foncez !

Le reste, en quelques mots :

The Last Man on Earth : le pitch était original : que ferait un être humain s’il devenait du jour au lendemain le seul homme/femme sur Terre ? Si le pilot est réussit, avec plein de bonnes idées (notamment la Margarita Pool), le reste n’arrive pas à me convaincre complètement. Je n’ai pas fini la saison en entier, mais le reste attendra.

Battle Creek : la nouvelle création de Vince Gilligan est sympathique, divertissante, mais ne donne pas forcément envie de lancer le prochain épisode tout de suite. Dans les cartons également, mais pour plus tard.

Dig : par manque de temps, je n’ai pas pu voir plus loin que le pilot. La nouvelle création de Gideon Raff (Homeland) et Tim Kring (Heroes) ressemble beaucoup à un roman de Dan Brown. Pour les amateurs du genre, nul doute que ça plaira.

Backstrom : j’ai donné sa chance au pilot, j’étais même impatient de découvrir cette nouveauté, mais la déception est telle sur les premiers épisodes que ça sera sans moi.

J’ai pas vu, mais apparemment ça vaut le coup d’œil : American Crime, Bloodline, iZombie, Grace & Frankie.

Les nouveautés séries 2014 / 2015 . Part 1/2

Salut la Campanile pour ceux qui sont à l’hôtel, la compagnie créole pour les plus mélomanes, la con’d’Pagny pour nos amis du Trésor Public et/ou les téléspectateurs de The Voice, ou tout simplement la compagnie pour le reste du monde. En ce début du mois de mars 2015, il était temps de faire un petit récapitulatif des nouveautés proposées sur les différents networks outre-Atlantique (et non pas loutres d’Atlantique, qui sont certes mignonnes comme tout, mais ne concernent en rien cet article).

Si ce papier vient si tard, c’est principalement parce que les nouveautés de septembre étaient d’un niveau affligeant. Le mois de janvier a heureusement été plus faste. J’ai pris le parti de ne parler que du meilleur, même si l’envie de pourrir des séries comme Mulaney ou Bad Judge m’a fortement titillée.

A la manière d’un Vasco de Gama, qui selon Ariel, finit lessivé par tous ses voyages, j’ai joué pour vous le rôle d’un nouvel explorateur pour cette cuvée 2014/2015.

L’une des toutes meilleures séries de septembre fut Kingdom, qui retranscrit la vie d’une famille décomposée sur fond de sport de combat. Alvey, ancienne star de MMA (pour Mixed Martial Art, et non pas pour une célèbre assurance sans tracas ni blablas), tient dorénavant un gymnase spécialisé où il entraine ces poulains à monter dans la cage. L’un d’eux est Nate, son jeune fils prodige, appliqué, travailleur acharné et futur champion en devenir. Son deuxième fils, Jay, est plutôt du genre « pro-dingue » : alcool, fumette, fête et manquement à l’entrainement ont eu raison de lui. Jay va cependant s’évertuer à sauver sa mère, qui s’est réfugiée dans la drogue puis la prostitution après sa séparation avec Alvey. Tout ce petit monde va être rejoint par Ryan, fraichement sorti de prison et bien décidé à suivre une vie plus saine, éloignée de la violence, malgré son envie de remonter sur le ring. Kingdom est un enchevêtrement de conflits : d’une part familiaux (entre les personnages eux-mêmes), d’autre part sportifs (avec les différents combats de Nate, Jay ou Ryan), mais aussi extra-sportifs, lorsqu’une simple altercation d’Alvey avec des membres d’un gang de rue se répercute sur Nate.

Du muscle, il y en a : malgré un budget que j’imagine relativement modeste (le show officie sur la chaîne Audience Network), les quelques scènes de combat présentes dans cette première saison sont assez réussies. La série n’est cependant pas qu’un condensé de testostérone. Comme le pitch l’annonce, Kingdom s’intéresse à un large panel de sujets sociaux d’une manière efficace : addiction à la drogue, prostitution, réinsertion post-prison, homosexualité dans un milieu « viril » (même si ce dernier point devrait sans doute être approfondi dans la saison 2). Les personnages ne sont pas lisses ou inexpressifs, comme on pouvait le craindre dans une série abordant les sports de combat. Il existe en effet une certaine profondeur narrative et émotionnelle chez la plupart des protagonistes, servi par un casting pas folichon aux premiers abords mais finalement efficace. La réalisation est sobre, faisant parfois un peu penser à un documentaire, avec un rythme relativement lent (la durée d’un épisode – 1 heure – joue quelque peu là-dessus), rythme qui s’intensifie et devient plus nerveux lors des phases d’entrainement ou de combat. Enfin, l’ambiance générale se veut loin des clichés du « sea, sex and sun » que l’on peut voir dans certaines séries se déroulant en Californie. Kingdom est en tout cas l’une des rares bonnes surprises de la rentrée de septembre.

L’autre nouveauté de septembre qui a attiré l’attention nous vient de la chaine Showtime. N’ayant vu que le pilot récemment, je ne peux être garant de l’intégralité de cette saison une. Ceci dit, ce premier épisode reste une réussite. Alors que le thème principal du show se révèle être l’adultère, The Affair joue avant tout sur une atmosphère à part, un casting 4 étoiles (Dominic West, Ruth Wilson, Joshua Jackson et Maura Tierney) et un procédé de double narration. Les mêmes événements – qui aboutiront sur une fin dramatique puisqu’il s’agit en fait des souvenirs des personnages lors d’un interrogatoire policier – vont être narrés de deux manières différentes selon le point de vue de l’un ou l’autre des 2 personnages principaux (West et Wilson). Un pilot en tout cas envoûtant, qui donne envie d’en voir plus.

Sur la période septembre / décembre, on notera les divertissantes (mais sans plus) The Flash et Gotham. Petite pensée également pour le plus gros (mais aussi seul) concurrent de Walking Dead, je veux parler de Z Nation. Dans un contexte similaire (une invasion de zombies, ça ne s’invente pas), la série se trouve être assez second degré et met en scène des situations totalement WTF. Je ne sais toujours pas pourquoi, mais j’ai vraiment accroché à cette série que beaucoup trouveront d’une nullité affligeante. Mon petit « guilty pleasure » à moi.

Enfin, une dernière (nouveauté) pour la route venant de CBS, en la personne de Scorpion. Un groupe de génies fait équipe avec le gouvernement américain pour résoudre des situations à haut risque. Propre sur elle mais pas assez habillée pour faire partie des grandes séries de ce monde, la série m’a marqué pour le plus gros n’importe quoi jamais montré dans un pilot. Pour info, Scorpion débute ce soir sur M6

La suite dans un prochain article, avec notamment le phénomène de la FOX : Empire et le spin off Better Caul Saul.

Zounet Awards 2014 : Le Top / Flop des séries

Juillet. Alors que la France poursuit son parcours en Coupe du Monde au Brésil, voici venu le temps – non pas des rires de Deschamps, pas encore – mais de faire un bilan de l’année étouchée écoulée. Il y eut quelques perles à bord, parmi de nombreuses nouveautés sans lendemain. A croire que les patrons de chaîne sont plus adeptes des coups d’un soir que des romances longue durée. C’est Dom en Juan avec nos nerfs, avec nos coeurs, en nous faisant passer du rire au larme – des larmes fatales parce qu’on est trop vieux pour ces conneries – que certaines séries nous ont quittés après des années de bons et loyaux services. Walter White, Barney Stinson, Kenny Powers : trois noms qui nous ont fait leurs adieux en 2014 et personne en ligne de mire pour les remplacer.

Passons maintenant au palmarès 2013/2014 :

Meilleure Série 2014 : True Detective

Nick Pizzolatto et HBO nous ont livré un chef d’oeuvre. Un thriller comme on en fait plus. 8 heures intenses d’une traque sans merci. Deux acteurs aux prestations hors norme. Un pari risqué quand on sait que la majorité du show se trouve être de longs dialogues, et non pas des scènes d’action ou des FX sur fond vert. Et mon dieu quel kiffe d’entendre prononcer le nom de Reggie Ledoux. Du génie.

Meilleure Comédie 2014 : Veep 

Veep est un phénomène rare : chaque nouvelle saison est meilleure que la précédente. Julia Louis Dreyfus remet son costume de vice présidente pour la troisième fois, et c’est encore une réussite. Cette comédie est au-dessus du lot. On notera quand même les très bonnes nouveautés que sont Brooklyn Nine Nine, Silicon Valley et Hello Ladies (cette dernière ayant été annulée).

Meilleure Nouveauté 2014 : Fargo

Certes, True Detective est aussi une nouveauté, mais enfin je n’allais pas la mettre deux fois. Fargo mérite bien ce trophée de meilleure nouveauté. La série arrive à faire – pour moi – mieux que le film culte dont elle s’inspire. Des acteurs qui sonnent juste, avec un Billy Bob Thornton de très haute facture. Une ambiance exceptionnelle. L’ensemble donne un résultat fascinant. Pas un seul épisode loupé, avec des plans séquences à couper le souffle.

Flop Série 2014 : The 100

Certains ne seront pas d’accord avec moi, en disant que je ne donne pas sa chance au produit. Je l’avoue, je n’ai vu que le pilot, mais c’était déjà de trop pour moi. Mal joué, histoire vue et revue, dialogues niais .. Quand je lis certains acteurs du show dire que The 100 est un futur hit façon Breaking Bad, j’ai beaucoup de mal à y croire.

Flop Comédie 2014 : DADS

En un mot : dégueulasse, à tous points.

Meilleur Acteur 2014 : Matthew McConaughey

Sa performance énorme dans True Detective lui vaudra très certainement un Emmy en aôut prochain.

Meilleure Actrice 2014 : Robin Wright

Si la saison 2 de House of Cards est peut être moins bonne que la première, Robin Wright y est cependant toujours aussi efficace.

Meilleur épisode 2014 : The Good Wife (05×05 – Hitting The Fan)

Pas de mort choquante, pas de cliffhanger monstrueux. Juste un épisode mené tambours battants, une course contre la montre digne d’un Lance  »One Ball’ Armstrong lancé sur le Mont Ventoux en étant sponsorisé par Festina. Un épisode magique d’une série exceptionnelle.

Le coup de coeur du Zounet Show : Peaky Blinders

Elles nous manqueront à la rentrée 2014 : Eastbound and Down, Breaking Bad, HIMYM, Legit,, Raising Hope, Surviving Jack

Catégorie de la série WTF de l’année : The Spoils of Babylon

Un casting 5 étoiles, une histoire sans queue ni tête et une réalisation vraiment spéciale. Pas forcément la réussite attendue, mais les amateurs d’absurde devraient y jeter un coup d’oeil.

Catégorie « J’espère que tu as un bon opticien » : l’épisode 8 de Game of Thrones

Pour ceux qui l’ont vu, vous savez de quoi je parle. Pour les autres, ne mangez pas devant.

Catégorie Serge Karamazov « Barrez vous, cons de mimes ! » :

A tous ces spin off à venir (NCIS New Orleans, CSI : Cyber) qui se ressemblent et qui finalement ne servent à rien. Apparemment rien de sert de créer, il faut recycler à point.

Catégorie « George Orwell m’a traumatisé quand j’étais petit » :

Cette récompense est décernée aux scénaristes de Person of Interest, qui sont allés loin dans le délire 1984 et son Big Brother is Watching You. Cela ne dessert en rien la série, puisque cette saison 3 était encore une franche réussite.

Catégorie Patrick Abitbol « La vérité, tu m’as déçu Serge » : Marvel : Agents of S.H.I.E.L.D, parce qu’on en attendait plus. Peut être trop.

Catégorie « Je suis un chat, j’ai neuf vies et je vous emmerde » :Community, qui reviendra à la rentrée après son sauvetage par Yahoo !

Et si on se faisait un petit quiz série ?

Mine de rien, le mois de juin commence tout doucement (voire tout simplement, car mai s’est fermé pour cause de sentiments différents – oui on pourrait croire que c’est moi qui le dit, mais en fait c’est Bibie, qui n’est pas moi puisque c’est elle). Bref, les projets de vacances vont bon train, ce qui n’est pas sûr si vous prenez la SNCF. Alors qui dit vacances,
dit voyages, exotisme, manger des merlans frits (ou merlans Orange si vous avez un autre opérateur), faire bronzette sur la plage en voyant Brigitte, badaud(e), ramasser des coquillages et crustacés en pensant à son époux-stouflant dentifrice, Roger Vadim-ecum. Voilà, c’était l’instant bucco-dentaire de l’article.

Ces longues heures sur la plage sont donc parfois source d’ennui, parfois proche de ce que peut ressentir Thierry Beccaro tous les jours à 11h sur France 2. Mais Motus et bouche cousue, je n’en dirai pas plus. Heureusement, le Zounet Show pense à vous. Dès aujourd’hui, je vous propose un quiz spécial Séries pour faire passer le temps aux premiers vacanciers ! 10 questions, qui montent crescendo en difficulté ! Top à la vachette !

Question 1 – Le héros de la série Prison Break se nomme :

A. Steve McQueen
B. Marc Dutroux
C. Michael Scofield

Question 2 – Dans How I Met Your Mother, Ted vole un objet particulier lors de son premier rendez vous avec Robin. De quoi s’agit il ?

A. Un cor de chasse bleu
B. Un palet de hockey
C. Une lampe torche dédicacée par Jean Michel Jarre

Question 3 – Quelle célèbre citation peut on associer à Friday Night Light ?

A. « A rolling stone gathers no (Kate) moss »
B. « If you want to touch the sky, fuck a duck and try to fly »
C. « Clear Eyes. Full Hearts. Can’t Lose »

Question 4 – Quel est le premier métier de Walter White dans la série Breaking Bad ?

A. Laveur de voiture
B. Professeur de chimie
C. Gérant d’une blanchisserie

Question 5 – De quelle région Ned Stark est il le seigneur dans la saison 1 de Game of Thrones ?

A. Winterfell
B. Westeros
C. Port Real

Question 6 – Qui sont les créateurs de la série Seinfeld ?

A. Jerry Seinfeld et Larry David
B. Jerry Seinfeld et Jason Alexander
C. Jerry Seinfeld et Michael Richards

Question 7 – Quels sont les numéros maudits de la série Lost ?

A. 36 65 65 65
B. 4 8 15 16 23 42
C. 4 8 15 16 21 42

Question 8 – Qui fut le 5ième président des Etats Unis que l’on voit apparaître dans la série 24 Heures Chrono ?

A. James Heller
B. Wayne Palmer
C. Noah Daniels

Question 9 – Comment s’appelle en réalité l’acteur qui joue Gunther dans Friends ?

A. James Michael Tyler
B. Giovanni Ribisi
C. Elliot Gould

Question 10 – David Simon, le créateur de The Wire, a fait un caméo dans la série. Mais dans quel épisode ?

A. L’épisode 1 de la saison 1
B. L’épisode 10 de la saison 5
C. L’épisode 7 de la saison 4

Question 11* – Bonus – Quels sont les noms des deux enquêteurs de la saison 1 de True Detective ?

A. Tango et Cash
B. Serge Karamazov et sa trompette
C. Rust Cohle et Martin Hart

 

NB : La question 11 ne rapporte de point que si vous vous êtes trompés à la
question 1.

Réponses :

1. C / 2. A / 3. C / 4. B / 5. A / 6. A / 7. B / 8. C / 9. A / 10. B / 11. C

Upfronts 2014 : Quoi de neuf pour la saison prochaine ?

A peine le temps de digérer tous les chocolats que les cloches de Pâques sont déjà parties et que les sirènes des networks débarquent en fanfare. Hé oui, on est en mai. Et qui dit mai, dis Upfront. Vous savez, cette période où les chaînes préparent le calendrier, non pas de l’avent ni du maintenant mais de l’année prochaine, et annoncent leurs futures grilles de septembre. Après des mois de sélection, on peut enfin découvrir quels pilots ont été commandés pour accompagner les téléspectateurs que nous sommes à la rentrée prochaine. Un moment joyeux pour les créateurs, acteurs ou dirigeants qui verront leurs nouveaux bébés débarquer à l’antenne, une forme de jubilation ou d’état de Grace. Kelly ronie que ce soit aussi la descente aux enfers pour d’autres (que ce soit la divine comédie ou un drama très chiant), qui voient leurs shows annulés plus ou moins proprement.

Période charnière pour tous, les UpFronts sont ce que la nouvelle génération appellerait les Hunger Games des séries. La vieille génération utiliserait plutôt la métaphore de Dallas et son univers impitoyable. Ma génération a grandit avec Friends ou Le Prince de Bel Air, mais ça n’a aucun rapport. Bref, quels sont les vainqueurs ? Les vaincus ? Les vainminutes (mais ça c’est pour les journaux) ?

(Et même que si vous cliquez sur le nom de certaines nouveautés, vous aurez un lien Youtube avec le trailer du dit show ! C’est pas beau ça !)

La FOX est sortie de son terrier et a annoncé pas mal de nouveautés intéressantes. On commence avec Gotham, qui reviendra sur la carrière de James Gordon dans la ville qui a vu naître Batman. Pas de traces du super héros dans la série, ou pas totalement comme on pouvait le croire : Bruce Wayne sera bien présent, ainsi que Catwoman, Le Pingouin ou d’autres personnages du monde de DC Comics, mais ils seront enfants. Portée par Ben
McKenzy (vu dans la géniale Southland), Gotham devrait être une série policière plutôt noire et bourrée de référence aux comics. Un préquel au trailer en tout cas alléchant.
On poursuit dans les nouveautés policières avec Backstrom, la nouvelle série de l’inoubliable Rain Wilson (Dwight dans The Office) dans un rôle plus dramatique qu’à l’accoutumé. Flic borderline et solitaire, il aura comme équipier l’homme qui fût le premier président noir américain (en série certes, mais quand même) : Dennis Haysbert. Du solide à prévoir. Dans un autre style, la série Empire pourra espérer un futur si elle tient ses promesses et arrive à trouver un public fidèle. Pas évident à première vue, car le thème (une star du hip hop qui devient gravement malade et qui tente de mettre tout en place pour faire perdurer son héritage artistique à travers sa progéniture) est tout sauf évident. Ça passe ou ça casse. Alea Jacta Est entre vos mains pour Empire donc.

Enfin, Hieroglyph, qui tente d’apporter un peu de nouveauté en mettant en scène l’Egypte Ancienne, une période presque inédite au niveau série. Un pharaon, du surnaturel, des pyramides (mais sans Pépita) : s’il n’abuse pas de fond vert pour les FX, ça pourrait être sympa. Un peu peur ceci dit pour les sous titres, parce que perso je comprends rien à cette calligraphie. Sinon, je devrais jeter un coup d’œil à Wayward Pines, la série de M. Night
Shyamalan. Et on peut noter un remake de Broadchurch, qui aura le doux nom de Gracepoint.

FX m’a également fait plaisir en renouvelant Brooklyn Nine Nine pour une saison 2. De même pour The Mindy Project, qui semble avoir trouvé son public et prolonge pour une troisième saison. La chaîne a eu la bonne idée d’annuler Dads (en même temps, comment oser mettre à l’antenne une daube pareille pendant 13 semaines). Pour finir, je suis colère quant à l’annulation de deux comédies très très sympathiques, que sont Raising Hope et Surviving Jack.

ABC : 13 annulations et 12 nouveautés … Si ça c’est pas du ménage de printemps ! On pouvait donc s’attendre à des grosses annonces sur le network, mais sans surprise, ça sera encore une année sans moi pour ABC. A part Agent Carter qui bénéficie de l’effet Marvel/Avengers et How to Get Away with Murder (la nouvelle série de la sœur de Busta, Shonda Rhimes), rien qui ne sort du lot à mes yeux. C’est un Scandal ! Du vu et revu dans
les synopsis. Soyons joueurs : sur les 12 nouveautés, je pense que 7 ne devraient pas être reconduites l’an prochain. On notera le renouvellement de Agent of SHIELD (qui après un départ poussif et de très nombreux épisodes sans saveur retrouve un semblant d’intérêt sur la fin de saison), mais aussi des comédies phares que sont Modern Family et The Middle, des dramas made in Shondaland Grey’s Anatomy et Scandal ou encore de Once Upon A Time (mais pas de son spin off, annulé lui aussi). Attention, la plupart de ces séries n’ont plus qu’un an ou deux à l’antenne et rien ne vient les remplacer.

On continue avec NBC, qui nous a fait passé par toutes les émotions durant ces upfronts. De la joie tout d’abord, en annonçant quelques nouveautés intéressantes, dont 3 comédies que sont A to Z (comédie avec Cristin « HIMYM » Milioti et Ben Feldman), Bad Jugde (incarnée par Kate Walsh) ou Unbreakable Kimmy Schmidt (nouvelle création de la géniale Tina Fey). On pourra également se laisser tenter par Aquarius (nouveau show de David Duchovny) ou peut être la surprise Constantine. Après la joie donc, le rire, avec l’annonce d’une suite à Heroes. Alzheimer des audiences, quand tu nous tiens… On continue avec l’indifférence, qui concerne State of Affairs, ou comment faire un Scandal-Bis. On revient dans la joie ultime avec le renouvellement de Parks & Rec pour une septième et dernière saison. Bon, un peu petite bite face à NY : Unite Speciale, qui rentrera dans sa 16ème saison mais enfin ! Et le dernier sentiment – partagé par le monde entier, dans des galaxies et des dimensions parallèles – la colère : oui, ils ont osé annuler Community.

Pour la CW, à part The Flash, rien à déclarer.

Enfin, CBS avait annoncé pléthore de renouvellement de ses hits. C’est pourquoi il y aura très peu de nouveautés. Enfin nouveautés… Tout est relatif. Apparemment, c’était spin-off party lors de la prise de décision : NCIS New Orléans et CSI : Cyber. Wouhou, de l’originalité ! On a presque failli avoir droit à How I Met Your Father ! Je noterai donc au final seulement The Odd Couples (car oui, je crois encore et toujours en Matthew Perry) et Battle Creek, parce que c’est la nouvelle série du créateur de Breaking Bad, en collaboration avec le papa de Dr House. La chaîne a l’air de croire beaucoup dans Madam Secretary, qui a pour mission secrète de préparer l’après The Good Wife. Pas emballé du tout par ce projet pour le moment.

Bien évidemment, ceci est un tour d’horizon de 70% des annonces : entre les projets dont je me fous éperdument (coucou ABC), la liste des renouvellements en masse que je n’ai pas citée (CBS) ou les séries annulées depuis presque 1 an dont je me fous éperdument (coucou ABC bis), il m’était presque impossible de faire un résumé réellement complet. Rendez vous donc en septembre pour voir ce que valent ces premiers pilots !

Mon top 20 des séries comiques

Le 22 Septembre prochain, on fêtera les 61 ans de Ségolène Royal, les 56 ans d’Andrea Bocelli, le demi siècle de Benoit Poelvoorde ou encore les 27 ans de Tom Felton (Qui ça ? Mais si, l’horrible gosse blond qu’on a tous eu envie de claquer/tuer un jour ou l’autre. Je ne parle pas de King Joffrey, mais de Drago Malefoy). Des personnalités bien distinctes, qui n’ont à première vue aucun rapport avec les séries. A deuxième vue non plus d’ailleurs,  d’autant plus si l’on est borgne. Mais que ce soit en Charente Maritime, en Italie, en Belgique ou à Poudlard, tous célébreront bien évidemment les 20 ans de la première diffusion d’une sitcom devenue plus que culte : Friends.

Ne voulant pas prendre la grosse tête en étant trop bouvard, je ne me lancerai pas dans un Top 50 que mes p’tits clous de lecteurs ne survoleraient qu’à moitié. Non, dans une logique imparable, j’ai décidé pour les 20 ans de  Friends de faire un top 20.  Qui sait, si l’envie m’en prend, peut être que le 20 se bonifiera avec le temps ! En 30, 40 ou 50.

Alors plutôt que de faire une critique comme il en existe des milliers (millions) sur cette série, pourquoi ne pas faire un classement des meilleures comédies (comme il en existe des milliers, des millions) ? L’humour étant une notion tellement personnelle, je sais que personne ne sera d’accord avec mon classement. Mais tel une Christine Boutin des grands soirs,  j’aime prendre des risques et aller à l’encontre de tous.

1. Ex aequo : Friends – Seinfeld


L’une est culte partout dans le monde, l’autre aussi, sauf en France. Même si les histoires peuvent paraître similaires (contexte newyorkais, tout ça tout ça), l’humour est quand même assez différent entre les deux (on ne présente plus Friends, mais j’avais fait un article sur Seinfeld ici). Dans tous les cas, ces sitcoms ont marqué des générations de téléspectateurs.

2. Scrubs

Si Urgences (ER) est la référence en matière de drama hospitalier, Scrubs est la référence dans la comédie médicale et la deuxième de ce classement des séries comiques. La bande à JD parvient à nous faire rire à chaque épisode, mais aussi à nous émouvoir. 7 bonnes raisons de (re)voir Scrubs, c’est ici.

3. Arrested Development

On aime ou on déteste l’absurde d’AD. Personnellement, mon choix est fait : je voue un culte à la famille Bluth. L’arrêt au bout de 3 saisons avaient fait augmenter l’achat d’antidépresseurs chez les fans et l’écoute de Hello Darkness My Old Friend sur Spotify. Fort heureusement, Netflix a reconduit en 2013 le show pour une quatrième saison. En espérant une 5ième.

4. The Office (US)

Qui pouvait penser qu’un mockumentary sur les salariés d’une entreprise de papier pourrait nous faire rire autant ? Le pari est pourtant tenu par le génial Steve Carrell et son équipe de bras cassés. L’une des dernières réelles réussites de NBC, qui peine en ce moment à sortir quelques chose de correct. Mon hommage à The Office, c’est ici.

5. That 70s Show

Si j’avais pu faire la java (bleue ou non) dans les années 70, nul doute que cela aurait été avec le groupe de Foreman. Epoque disco, chateau d’eau et rendez vous enfumé dans un garage : pas de doute, la Guerre Froide devait être plus agréable avec Eric, Jackie, Kelso, Hyde, Donna, Fez ou Red.

6. Parks & Rec.

7. The Big Bang Theory

8. How Not To Live Your Life

9. 30 Rock

10. Two and A Half Men

11. Veep

12. It’s Always Sunny in Philie

13. Community

14. Kaamelott

15. Modern Family

16. Spin City

17. Workaholics

18. 2 Broke Girls

19. The IT Crowd

20. Raising Hope

Qu’est ce qu’on regarde en ce début 2014 ?

Par le présent article, mais qui dès demain sera passé, permettez moi de vous présenter mes meilleurs vœux pour 2014. Comme l’an dernier, j’aurais pu vous présenter ma liste de vœux sériesques. Par exemple que la saison 7 – la dernière – des Sons Of Anarchy soit de qualité et offre une véritable conclusion à l’histoire de ce gang de bikers qui n’écoutent pas Johnny (ou uniquement Johnny Walker). Que Hello Ladies signe pour une deuxième saison car mine de rien j’ai très envie de revoir ce looser de Stuart et ses potes à l’écran. Que le film Entourage ne soit pas une daube sans nom. Ou encore que les secondes saisons de Orphan Black, Utopia ou The Wrong Mans confirment tout le potentiel dégagé en 2013.

J’aurais pu mais non, parce que rien ne s’est réalisé l’an dernier, alors j’ai perdu la foi. Apparemment Dieu l’avait déjà donné à Ophélie Winter. Shame on u, comme elle dit.

Bref, après ce retour évitable dans les méandres des années 1990, voici plutôt les bonnes raisons de commencer 2014, avec un récapitulatif de ce qui nous attend dans les mois à venir. Un très beau programme en perspective, avec tout d’abord des retours attendus :

Dans les comédies, on retrouvera la bande déjantée de Courtney Cox et ses bouteilles de vin rouge dans Cougar Town le 7 janvier. « What what ?! ». Oui le 7 janvier. On attendra presque une semaine (le 12) pour revoir Matt LeBlanc (dans la 3ème saison de Episodes) et Don Cheadle (3ème saison de House of Lies). L’espion ultime Sterling Archer infiltrera l’écran le 13 janvier, tandis que ceux qui ont créé la branloss-attitude séviront de nouveau le 22 janvier; je veux bien sur parler de la bande de Workaholic. Enfin, ça sera au tour de Legit le 6 février.

Pour les formats plus longs, l’aussi méconnue que grandiose Justified commencera sa 5ème saison le 7 janvier. Mon « guilty pleasure » The Following viendra poser ses valises à l’antenne le 19 du même mois. Enfin, si vous n’êtes pas en couple, Netflix a pensé à vous, avec le débarquement de la saison 2 de House of Cards le 14 février.

A ceci, on ajoute quand même des séries nouvelles qui seront diffusées en ce début 2014. Mes attentes : (Les synopsis viennent du site Allociné)

True Detective, le 12 janvier sur HBO

« La traque d’un tueur en série amorcée en 1995, à travers les enquêtes croisées et complémentaires de deux détectives, Rust Cohle et Martin Hart. »

HBO + Matthew McConaughey + Woody Harrelson = un futur hit à en devenir.

Chozen, le 13 janvier sur FX

« Un rappeur, en quête de rédemption, tente de faire passer ses messages. »

Une série animée créée par Danny McBride (Eastbound and Down) avec l’aide de personnes bossant sur Archer. Ça promet d’être hilarant.

The Spoil of Babylon, le 9 janvier sur IFC

« Les péripéties, tantôt sexy, tantôt dramatiques, de la puissante famille Morehouse, devenue riche grâce à l’exploitation du pétrole. Alcool, sexe, passion, ventes illégales d’armes au Shah d’Iran, investissements douteux dans les subprimes, bienvenue dans l’intimité de cette tribu (vraiment) pas comme les autres… »

Une attente obligatoire quand on voit le casting de malade mental volant au dessus d’un nid de coucou qu’il y a : Tim Robbins, Tobey Maguire, Will Ferrell, Haley Joel Osment (celui qui voit des morts partout), Jesscia Alba ou encore Val Kilmer.

Intelligence, le 7 janvier sur CBS

« Une unité spéciale de l’armée américaine est créée autour d’un agent qui possède un don très particulier puisque, grâce à une puce intégrée dans son cerveau, il peut accéder à l’ensemble du spectre électromagnétique… »

Le retour de Josh Holloway (Sawyer de Lost) à la télé dans une série au scénario qui peut être sympa, sur une chaîne qui sait ce qu’elle fait. Simple mais efficace.

Fleming, le 29 janvier sur Sky Atlantic et BBC America

« Le parcours de Ian Fleming, ancien officier de l’intelligence navale britannique devenu l’auteur des romans consacrés à l’agent 007 James Bond… »

Black Sails, le 25 janvier sur Straz!

« 20 ans avant les évènements de « L’île au trésor » de Robert Louis Stevenson, les aventures du légendaire capitaine Flint et de ses hommes ».

Outre les publicités pour Tipiak, on voit peu de pirates à la télévision. Alors quand en plus c’est produit par Michael Bay, on peut y voir un intérêt. Futur pétard mouillé à n’en point douter, mais sait-on jamais.

Hello Ladies / The Wrong Mans : quand les loosers débarquent !

Cette semaine, je vous propose un petit focus sur deux séries qui viennent (malheureusement) de s’achever. Toutes deux sont d’origine anglaise et toutes deux mettent en scène des personnages plus ou moins considérés comme des loosers. Les vacances de Noël approchent à grands pas, alors pourquoi ne pas découvrir deux comédies qui sortent un peu des sentiers battus ?

Hello Ladies (HBO, 30 minutes, 8 épisodes)

C’était un retour attendu, celui de Stephen Merchant à la télé. Le créateur de The Office UK revient cette fois ci sur HBO, sans son acolyte Ricky Gervais, pour nous proposer une nouvelle comédie qui, s’il existait un dictionnaire en image et son, définirait parfaitement le mot looser. Après Episode, c’est au tour de Hello Ladies de mettre en scène un anglais à Los Angeles. Ce mangeur de gelée royale, c’est Stuart (joué par Merchant himself), trentenaire geek voulant à tout prix côtoyer les célébrités et sortir avec des mannequins. Malheureusement pour lui, il n’est pas aisé de rentrer dans ce monde select de la jet set artistico-biatchique de la cité des anges. Entouré de sa bande de potes, enfin de ses deux potes en fait, que sont Wade (en plein divorce mais ne voulant pas passer à autre chose) et Kives (en fauteuil roulant et fêtard comme jamais), Stuart va de soirée en soirée, se faisant presque toujours refouler à l’entrée à moins de donner un petit quelque chose aux videurs. Il y a un petit côté Entourage, mais version looser, qui se finit très souvent par un tour au supermarché à 2h du mat’ pour acheter des ailes de poulet, qui seront consommées ensuite devant un film. Heureusement, il peut compter sur Jessica, sa locatrice d’ex-star de télé peinant à retrouver les sommets, pour avoir des entrées dans les lieux les plus sélect.

Hello Ladies est une comédie au style de son créateur, c’est à dire assez britannique dans ses dialogues et dans son burlesque. On rit beaucoup d’un Stuart prêt à tout pour choper des filles inaccessibles ou s’intégrer dans un monde qui n’est pas le sien, provoquant souvent des situations cocasses et humoristiques, mais qui peuvent pencher parfois sur un pathétique un peu gênant et malsain (notamment en milieu de saison). Heureusement, on perçoit le côté touchant, voir attendrissant du personnage sur la fin de saison. Malgré son coté prêt à tout pour coucher,les deux derniers épisodes montrent une personnalité plus complexe, plus humaine. C’est notamment à cause de l’apport des personnages secondaires, et principalement l’évolution de Jessica. En résumé, Hello Ladies est une comédie efficace, souvent très drôle, parfois un peu limite dans la gestion délicate entre humour et pathético-déprimant, mais qui globalement s’en sort avec les honneurs. Personnellement, j’attends la saison 2 avec impatience ! A essayer.

The Wrong Mans (BBC 2, 25 minutes, 6 épisodes)

Diffusée depuis fin Septembre, The Wrong Mans m’a réconcilié avec la comédie anglaise, avec qui j’étais fâché depuis le final moyen de The IT Crowd et le non renouvellement de How Not To Live Your Life. En 6 épisodes, les deux protagonistes de la série sont arrivés à définir parfaitement l’expression  » Être (toujours) au mauvais endroit au mauvais moment « . Car il faut bien se l’avouer : rien ne prédestinait Sam Pinkett et Phil Bourne à un avenir si mouvementé, eux qui ne sont que de simples employés du comté de Berkshire. Le premier vit une rupture difficile et tente de reconquérir sa dulcinée, qui n’est autre que sa boss, alors que le second distribue le courrier dans l’immeuble et vit toujours chez sa mère. Mais après une soirée alcoolisée, Sam (qui n’a pas conduit, bravo pour l’exemple !) se retrouve obligé d’aller au travail à pied. Il assiste le long de la route à un accident de voiture et après l’arrivée des secours, fait l’erreur de ramasser un téléphone qui sonne (j’aurai bien dit qui pleure, mais ça ne rime pas, à par pour Claude qui comme d’habitude n’en fait qu’à sa tête et se dit mal aimé). Au bout du fil, un homme passablement énervé veut récupérer son argent et menace de tuer une femme dans le cas contraire. N’écoutant que son courage, le valeureux trouillard Sam va donc tout faire pour sauver cette personne qu’il ne connaît ni d’Eve, ni d’Adam, ni de n’importe qui d’autre d’ailleurs (bref il ne la connaît pas quoi) et embarque avec lui Phil dans ses aventures dignes d’un Frodon et Sam sur les terres du Mordor. S’ensuivent alors un mélange d’enlèvements, de meurtres et de conspirations qui pourraient rappeler une autre série anglaise – Utopia (voir article) – l’ambiance en moins mais le rire en plus.

Car oui, c’est une comédie. J’apprécie d’ailleurs beaucoup les anglais, qui n’hésitent pas à mettre en scène des meurtres réalistes dans une série comique (il est clair qu’un double homicide dans Camping Paradis n’est pas prévu dans les prochaines années). On retrouve dans The Wrong Mans l’humour potache à l’anglaise (certains trouveront des similitudes avec Hot Fuzz notamment), avec deux loosers qui se retrouvent dans des situations insensées et s’en sortent souvent d’une manière improbable. Les dialogues restent très savoureux (j’ai adoré le « Stop suggesting the recovery position for dead people ! »), le tout est bien filmé, bien joué et mon dieu que ça fait plaisir de voir autant de rythme dans une série. Tout s’enchaîne parfaitement sans aucun temps mort. Vous l’aurez compris, The Wrong Mans est une réussite, et bonne nouvelle, une saison 2 a été signée. Sur ce, puisque je m’apprête à mettre un point final à l’article, je vais m’inspirer d’une virgule célèbre et vous dire Just Watch It.